Histoire de la publicité de la sécurité routière – Devis Assurance Auto

La sécurité routière, près d’un demi-siècle d’histoire… Les gentilles publicités des années 70 ont évolué au cours des décennies, pour céder la place au choc des mots et des images.

 

Les années 70, «Faites la pub pas la violence»

Pendant très longtemps la publicité française réfutait toute représentation de la violence préférant miser sur l’humour, une spécialité nationale, notamment en matière de sécurité routière où la moindre image choc était tabou. Le spot des années 70, à la manière d’un film de Pierre Richard, mettant en scène Charlotte de Turckheim, témoigne de l’esprit qui régnait sur la publicité routière il y a presque 50 ans.

Source : http://www.culturepub.fr/videos/securite-routiere-charlotte-de-turckheim/

Dans les années qui suivirent, les campagnes de publicité se sont évertuées à donner des conseils et des recommandations de prudence sans jamais montrer d’accidents directement. En 1973, l’un des premiers clips incitant à la prudence montre un blessé sur un lit d’hôpital et dévoile le récit de l’opération, entrecoupé de recommandations face à la caméra.

Source : http://www.ina.fr/video/PUB3212591065/la-securite-routiere-jeune-homme-a-l-hopital-video.html

 

Avec les années 80, l’émergence d’images plus énergiques

Dans les années 80, on ne parle toujours pas d’images violentes pour évoquer un accident. On préfère encore s’amuser avec des parodies de dessins animés comme celui de Bip Bip et Vil Coyote à grand renfort d’explosion comiques sans conséquences. On n’imagine pas encore à l’époque, l’impact néfaste de ces publicités sur les jeunes qui, sous le couvert du comique, ne considèrent plus les dangers de la route à leur juste valeur.

Source : http://www.culturepub.fr/videos/securite-routiere-auto-tamponneuse/

 

Une prise de conscience dans les années 90

Avec les années 90, on commence enfin à prendre conscience qu’une prévention efficace ne peut se satisfaire de l’humour et de la dérision. Cependant, une sorte de pudeur empêche encore de montrer à l’écran un corps humain traumatisé. Pour surmonter cette réticence on choisit de montrer l’homme invisible et son chapeau qui jouent le rôle de messager de la prudence.

 

Le premier véritable tournant dans la publicité routière eut lieu à la fin des années 90. Ce changement de cap fut induit par une forte recrudescence d’accidents mortels. Désormais, il apparaît urgent de ne rien cacher de la réalité, de la douleur, du chagrin de perdre un être cher. Inspirés des campagnes de sécurité routière britanniques, les premiers spots chocs réalisés par Raymond Depardon ont été diffusés dès 1999.

Sourcehttp://www.ina.fr/video/PUB1185319105

Conséquence ou non de cette nouveau tournant ? La mortalité sur les routes a baissé de 5 % en 1999 et 2000. Si les images ne sont pas seules responsables de cette inversion de la courbe, elles y ont certainement contribué.

 

A partir des années 2000, place à la pub choc

Dès le début des années 2000, changement de ton. Si la violence était jusqu’alors tabou, on comprend désormais que rien n’est plus «parlant» qu’un traumatisme pour capter l’attention. La sécurité routière choisit à partir des années 2000 de représenter un accident tel qu’il est, de manière froide et réaliste.

Un bémol sera mis toutefois car il faut toucher l’ensemble de la population. On se rend compte que certaines personnes sont réfractaires à une avalanche d’images choc. On décide alors d’alterner les registres est de jouer sur tous les tableaux avec l’entrée en scène du « super-héros ». Cette campagne visait à remercier tous ceux qui avaient changé d’attitude et de comportement sur la route. Le super-héros c’est celui qui ne boit pas…

Source : http://www.ina.fr/video/PUB2327351013/securite-routiere-super-heros-video.html

 

Après cet intermède plus «soft», la publicité routière reprend ses habitudes, avec violence et images chocs à la clé. La campagne dénommée «insoutenable» en 2010 joue la carte de l’hyper-réalisme comme cela n’avait jamais été fait auparavant. Dans une ambiance glaçante, une femme se réveille en sursaut tôt le matin. On sonne à la porte, devant elle un policier lui annonce l’insoutenable, son fils vient de mourir sur la route. Flash-back : la veille au soir, c’est la fête entre amis… Toute la bande est réunie avec un invité dont on se serait bien passé…. l’alcool. Tous vont aller au bout de l’horreur.

Avec le clip «le rescapé» en 2009, on continue sur le registre des campagnes dures. «Ne laissons pas une personne qui a bu prendre le volant». Cette campagne vise à sensibiliser les amis de personnes désirant conduire en état d’ébriété. Cette campagne leur montre qu’elles sont en partie responsables de laisser conduire une personne alcoolisée et qu’elles ont un rôle essentiel à jouer en les empêchant de prendre la route.

 

Campagne choc de la sécurité routière en 2015

Septembre 2015 « Entre ces 2 séances photos, 21 ans, 4 mois, 11 jours et quelques secondes d’inattention…

Une nouvelle campagne choc est apparue récemment sous les traits de Rodolphe Barry, un ancien sportif dont la vie fut détruite en quelques secondes suite à un accident. Le concept avant/après montre le sportif-mannequin posant dénudé à l’image des dieux du stade puis assis, paralysé sur un fauteuil roulant. Une vidéo retrace l’histoire de cette homme qui a vu sa vie basculer en pleine jeunesse. Sa mère raconte la nuit où son fils en rentrant d’une soirée arrosée «s’est accidenté tout seul sur la route». Après 6 mois de coma, Rodolphe Barry se réveillera… tétraplégique. Un accident peut ainsi toucher la jeunesse dans ce qu’elle a de plus flamboyant ».